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Bautista, en profondeur : « C’est ce que vous accomplissez en dernier qui compte »

Tuesday, 26 February 2019 14:11 GMT

Le rookie du WorldSBK dresse le bilan de ses débuts en WorldSBK et décrit ce qu’il fait en dehors des circuits.

Champion du Monde 125cc 2006, vice-Champion du Monde 250cc, star du MotoGP™ et désormais recordman en WorldSBK, Álvaro Bautista (Aruba.it Racing - Ducati) a toujours été là. Le week-end dernier, il a fait la une de l’actualité après avoir réussi la passe de trois pour ses débuts dans la catégorie à l’occasion du Round Yamaha Finance d’Australie. Une performance au sommet après plusieurs années à courir après le podium. WorldSBK.com s’est entretenu avec l’Espagnol quelques minutes avant la troisième manche à Phillip Island.
 
« Qu’est-ce que cela fait de gagner ? Pour moi, c’est la sensation de pouvoir tout accomplir, l’odeur du champagne qui m’avait tellement manqué... et le feeling d’être, à ce moment, à l’apogée de votre art. »
 
« Je n’aurais pas pu rêver mieux pour ce week-end. Cela faisait un moment que je n’avais pas vécu quelque chose de similaire, je suis très heureux. Fier, car j’ai travaillé dur pendant beaucoup, beaucoup d’années. Je n’avais peut-être pas le bon matériel au bon moment, mais ça finit par payer. »
 
« Je n’avais jamais cessé de travailler. En fait, j’ai travaillé plus dur pour atteindre mon objectif, celui de donner le meilleur de moi-même et de gagner, dans un championnat ou un autre. »
 
« J’ai 34 ans. On pourrait croire que je suis vieux, mais je grimpe sur la moto avec la même ferveur qu’à mes débuts, le même enthousiasme et la même ambition. Les motos sont tout pour moi. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours piloté, c’est ma vie. »
 
« En dehors des circuits, j’ai la chance de pouvoir compter sur une famille fantastique qui n’a eu de cesse de me soutenir, dès le début, dans les bons comme dans les mauvais moments. Tout le monde ne peut pas dire ça. Les amis sont également importants. Je suis suffisamment chanceux d’avoir de véritables amis, c’est quelque chose qui n’a pas de prix. »
 
« Qui fait partie de mon entourage proche ? Mario, mon assistant, et ma femme Grace. Honnêtement, je ne considère pas Mario comme un assistant, c’est un ami qui m’accompagne, qui prend soin de moi et qui veille à ce que je puisse pleinement me concentrer sur la course. Je ne fais rien, puisqu’il s’en charge. Grace me fait rire, elle est toujours de bonne humeur, essayant de me faire sourire même dans les moments difficiles. Elle me connaît et sait comment réagir avec moi. Et puis, il y a ma famille qui est parfois présente sur les circuits. »
 
« L’équipe et les échanges avec tous les techniciens sont aussi très importants. La confiance entre nous. Bien souvent, on sait ce que l’autre veut dire d’un simple regard. »
 
« J’aime me relaxer à la maison et j’apprécie les moments en famille et entre amis. J’aime aller au cinéma, car cela me détend, et cuisiner. Je peux cuisiner tout un tas de choses ! Il va sans dire qu’il y a aussi l’entraînement et la gym. C’est dans ces moments que je me donne à 100 % pour essayer d’être meilleur chaque jour. Mais d’un autre côté, j’aime la tranquillité et le calme. »
 
« Oui, je suis un pilote de Talavera de la Reina. Il n’y a pas beaucoup de “Talaveranos” qui ont couru en MotoGP™ et en WorldSBK, ont gagné des courses et sont grimpés sur le podium. Compte tenu de mes origines, je pense que ce n’est pas simple d’en arriver là. Nous ne bénéficions pas d’autant de soutien qu’en Catalogne ou à Valence, où la moto a toujours suscité plus d’intérêt. C’était un peu plus difficile pour moi, mais nous avons travaillé dur et j’ai eu l’occasion de devenir pilote dans cette vie. Je ne dirai pas que j’ai eu plus de mérite qu’un autre, mais j’ai connu mon lot de difficultés, c’est certain. »
 
« Je me souviens de ma victoire en 2006, ma cote de popularité a explosé. Je ne pouvais pas sortir, tout le monde voulait sa photo ou un autographe d’Álvaro. Je pense qu’aujourd’hui tout le monde à Talavera à une photo prise avec moi, je peux donc me balader librement... nous verrons si cela change après ce week-end ! »
 
« En vérité, j’apprécie l’amour et le soutien. Vous connaissez le dicton, nul n’est prophète en son pays. Mais chez moi, tout le monde me suit et me soutient. J’ai un fan-club incroyable qui ne s’arrête jamais et qui me considère si bien. Je suis fier de cet amour. »
 
« J’étais un Champion du Monde et j’ai beaucoup aimé ça. C’est dans ces moments que vous vous sentez comme le roi du monde. C’est un rêve devenu réalité. Personne ne me l’enlèvera, mais au bout du compte, comme dans n’importe quel sport, c’est ce que vous avez accompli en dernier qui compte. Aujourd’hui, tu gagnes, tu es le meilleur. Demain, tu souffres, tu ne vaux plus rien. C’est comme ça, et c’est pour cette raison qu’il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers. Vous devez toujours vous tenir prêt, innover et sans cesse progresser sur le plan sportif. »
 
« Qui est Álvaro Bautista ? Est-ce la dernière question ? C’est un garçon sympa, originaire de Talavera de la Reina, un gars simple qui n’est pas friand des extravagances. Quelqu’un qui prend plaisir auprès des siens, avec sa famille, dont le père partageait sa passion pour les motos et qui maintenant en profite à ses côtés. Quelqu’un qui aime la vie, mais aussi la personne la plus heureuse de la planète. »
 
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